Magie hivernale au Québec
Montréal est sous la neige, "pas beaucoup" dit ma voisine, tout est question de perspective je suppose… Avec ça à Paris rien ne bougerait. Mais il fait 3°C donc plutôt doux, d’ailleurs la météo annoncée pour les jours qui viennent est plutôt correcte.
Gilles et Gina se sont installés il y a un peu plus de 20 ans pour faire de la culture maraîchère bio. Mais à petite échelle ça ne nourrit pas son homme, alors ils ont ouvert au public. N’étant pas sur une route passante ils ont ouvert une auberge B&B avec des forfaits gastronomiques et équestres. Au fil des années, ils ont agrandi la vieille ferme, en lui redonnant son cachet d’antan. Ils ont démoli trois maisons et granges pour récupérer toutes les boiseries et fenêtres. Ils peuvent maintenant accueillir une petite dizaine de personnes dans une maison avec des escaliers partout. Les pièces ont toutes leur salle de bain plus ou moins séparée. Ma chambre, plus petite, arbore sa baignoire au pied du lit et le WC derrière un paravent. Pour une personne seule c’est largement suffisant. Seule critique, afin de donner un côté cosy, comme à la maison, il y a une commode, un fauteuil à bascule, bref ça manque un peu de place pour s’étaler. Mais on a vraiment une impression de logement chez l’habitant et non de prestation hôtelière.
Petit déj de pain perdu et morceaux de fruits noyés, littéralement, sous le sirop d’érable.
Je demande des conseils sur l’habillement. Il fait environ 1°C, pas vraiment froid mais je suis couverte façon grand nord. Je passerai la randonnée en blouson de ski et polaire grands ouverts et à avoir trop chaud à chaque galop. Comme il plein un peu, Gina me prête un huilé australien. « Bonjour, mon nom est Bibendum. »
Les pieds des chevaux sont équipés d’une coque en plastique afin d’empêcher que la neige ne vienne se coller et accumuler créant ce talon qui lorsqu’il se détache fait perdre l’équilibre au cheval. Et surtout ça se colle tellement que ça fait de la glace difficile à retirer. Je me suis fait un copain avec le chat de l’écurie qui à coup de grands miaulements m’explique qu’une simple caresse derrière les oreilles ne va pas suffire. Trop câline.
Nestley (9 ans) est une gentille jument, pleine d’énergie, infatigable qu’il faut juste tenir un peu quand on accélère car elle irait bien plus vite. Ici on reste en ligne, je m’installe derrière Gina qui monte la grand-mère de ma jument.
Le cheval noir canadien a son studbook depuis la fin des années 70. C’est un croisement de percheron (pour sa puissance et robustesse idéales dans la neige), d’arabe (pour son endurance), de trotteur anglais (« pour aller faire les courses ») et d’andalou (pour la crinière). Ca donne un cheval assez trapu à l’arrière main très large, une robe brun foncée (avec quelques cas alezans aux crins noirs très recherchés), une crinière frisée fournie. Ils sont puissants et avancent rapidement même dans la neige épaisse où ils s’enfoncent allègrement.
Nous partons sous une petite pluie fine. En fait ils ont eu pas mal de neige cet hiver. Tout est blanc, c’est superbe. Il fait gris mais la lumière sur la neige est un peu gênante. J’ai mis ma crème solaire 50, ça protégera de la réverbération et en plus épaisse comme elle est ça protège la peau du froid.
Nous discutons, j’ai parfois du mal avec l’accent local, surtout quand ils parlent entre eux. Malgré leur souci pour l’utilisation d’un français « pur » sans anglicisme, en fait ils utilisent plein de mots américains. Je pense qu’ils ne s’en rendent pas compte et c’est amusant de les entendre dire que les français utilisent plein de mots anglais. Ils ne sont pas toujours faciles à comprendre, surtout Gina qui ne parle pas anglais si bien que ça et prend des cours avec son ami Helen, l’américaine qui vit ici.
Gina est une touche à tout. Elle peint, cuisine, retape la maison, fait des massages, chante (un peu faux) et danse la country. Et oui ! Elle va à des cours en hiver et emmène les clients qui le souhaitent. Elle fait aussi un peu de cirque équestre, a passé et continue à passer différents diplômes équestres en accompagnatrice de randonnée. Gilles a passé deux ans en France dans le Périgord pour apprendre la cuisine, dont le gavage des oies pour faire le foie gras qui est l’un des attraits de l’auberge. Au printemps, il prépare une soixante de foies… et les confits de canard qui vont avec.
Comme ça a passablement fondu il reste peu de neige sur les branches. Gina nous prévient quand même de faire attention car la dernière fois des entassements de neige de 30 cm tombaient sur les cavaliers. Joignant le geste à la parole elle secoue une branche derrière elle et me couvre de neige. « Il n’y a pas d’âge pour faire ce qu’on aime » me lance-t-elle. Tout à fait d’accord. A quoi sert la neige sinon à faire des batailles de boules de neige ? Sur un sentier un arbre tombé au travers du sentier nous oblige à faire demi-tour. Et oui, étant donnée l’épaisseur de neige impossible de contourner. On ignore l’épaisseur autour des arbres nous entourant, c’est un coup à rester enterré, enfin… enneigé. Nous faisons demi-tour tant bien que mal. Montana se retrouve en tête ce qu’elle n’apprécie que modérément. Nous empruntons la route déserte et couverte de neige qui nous permet un long trot. Dans un sentier à la neige tassée nous avons pu galoper. Trop géant. Je ressens une étrange impression de sécurité. Comme il est impossible de marcher dans cette épaisseur de neige, le cheval permet de se balader dans des endroits hors d’atteinte à pied et probablement fatigants en raquettes.
Au bord d’une large piste je suis surprise par ce que je prends pour des cordes croisant un sous-bois dans tous les sens. En y regardant de plus près ce sont des tubes fins et les arbres des érables. La saison de la récolte commence. Les arbres sont incisés et les tubes permettent de récupérer la sève et la mener jusqu’à la cabane à sucre où elle sera traitée. La visite sera pour un autre jour, « on ne va pas tout dévoiler le premier jour ».
Nous nous arrêtons déjeuner, « dîner » disent-ils, dans une petite cabane que Gilles a retapée. Un poêle à bois fournit la chaleur (j’enlève 4 épaisseurs) et Gilles y a apporté notre pique-nique : des sandwichs délicieux jambon, fromage, salade, tomates séchées, quelques bâtonnets de carottes, pomme et barre de céréales au beurre de cacahouète, pardon d’arachide. J’aurais dû prévoir une bouteille d’eau. Gina a apporté du chocolat chaud.
Nous partons prendre un café avec Hélène et Gina. Un peu de temps libre pour lire. Ce soir je dîne avec Gina et Gilles dans la cuisine, plutôt qu’en cliente dans la salle à manger. Ensuite nous irons voir les cowboys faire du taureau mécanique. Sortie avec Gina, à la Guadeloupe, à 15 minutes, un restaurant relais pour le ski-doo qui organise des soirées. Le vendredi c’est rodéo mécanique. Sauf qu’en fait d’amateurs ce sont de vrais cowboys qui s’y mesurent pour un prix en $. De sacrées pointures, avec un vrai arbitre de rodéo pour juger et accorder les points. Il ne suffit pas de tenir les 9 secondes, encore faut-il le faire correctement. Une petite bière pour accompagner tout ça. Retour à 11h00, à ce rythme le décalage horaire va vite être encaissé.
Au petit matin, j’observe par la fenêtre. Des geais bleus viennent manger dans les mangeoires. J’avais oublié combien ces oiseaux sont beaux. Gina ne les aime pas car ils sont assez agressifs et empêchent les plus petits de manger.Gina me propose une sortie en raquettes. On va aller voir l’état du sentier cavaliers pour s’assurer que la balade de cet après-midi est possible. Les raquettes sont top. Une armature en métal, des attaches qui tiennent, une surface conséquente. De la vraie raquette et avec la quantité de neige super fine et le terrain plutôt plat, pas besoin de bâtons. Nous n’allons pas loin, mais c’est agréable. Le terrain est praticable, nous revenons à la maison.
Gina me demande si je veux déjeuner avec eux, pour mon grand plaisir. Toute seule dans la salle à manger ça fait trop cliente (même si dans le fond c’est ce que je suis). Soupe et rillettes de dinde maison, celles qu’il a préparées hier. Un régal, beaucoup moins gras que les rillettes de porc traditionnelles. William, le fiston, a fait des cookies. Gentil comme tout ce garçon. Poli, bien élevé, il adore passer du temps avec son père et ils discutent de tout.
Nous voilà partis pour 2h30 de pas dans les sous-bois. Avec la neige qui tombe depuis 2 heures du matin, les sapins sont recouverts, tout est blanc, c’est absolument magique. Un vrai paysage de carte postale avec une neige poudreuse toute fine qui ne colle pas. Par contre la balade tout au pas, ça ne réchauffe pas vraiment. Je commençais à avoir froid aux pieds. L’avantage du sous-bois pourtant est de couper le vent plus présent dans les quelques prairies que nous traversons.
Dîner à tomber par terre. Le forfait gastronomique n’a rien à envier aux grandes tables. Entrée salade au saumon, avec du saumon fumé au sel à froid par Gilles. On l’avait vu préparer son plat hier avec tout un mélange de condiments. Accompagné de mâche, canneberges, amandes. Suprême de pintade avec une sauce succulente accompagnée de petits légumes. En dessert fondant au chocolat coulis de framboise. TOUT fait maison. L’auberge n’a pas de licence d’alcool, les gens apportent donc leurs bouteilles.
Il fait gris mais le soleil commence à percer à travers les nuages. De jolies ombres parsèment la neige. Quelques clients sont là. Œufs, fruits, sorte de croissant et beurre d’érable. Une sorte de pâte à tartiner super bonne et une alternative au traditionnel sirop. C’est du sirop chauffé et baratté qui devient crémeux. Ca n’est pas vendu à l’exportation, donc moins connu. Va falloir que j’en rapporte.
Gina m’a proposé de me joindre à la balade qu’elle fait pour deux clients. « Ca sera la même qu’aujourd’hui » m’a-t-elle averti hier soir. Si tu veux, tu peux te reposer le matin, nous partirons à 12h30 avec le van pour une balade chez des amis.
J’ai décidé de faire la balade, la lumière sera sans doute différente. Je traque la photo, bien m’en a pris. Le soleil a percé, je fais quelques photos de la maison et des paysages sous un beau ciel bleu et le soleil. Par contre, ça gèle. Je vais vérifier le thermomètre. Pas étonnant, il fait -15°, contre -4° hier. J’aide Gina à préparer les chevaux des clients comme hier. Je remonte Commanche toujours un peu anxieuse au premier abord mais avide de caresses.
Finalement, nous partons pour une balade différente. Le départ s’avère laborieux. La jument de Gina est moyennement convaincue à l’idée de devoir repartir dans la neige. Pollie, un superbe mâle avec une crinière d’andalou, déprime un peu. Il n’a aucune envie de s’engager dans la neige. Du coup, je pars devant, tandis que Gina pousse Pollie afin qu’il prenne le sentier. Je resterai en tête un bon moment en profitant pour prendre des photos avec des gens de face, sans bombe et avec un superbe soleil. Sans compter qu’en étant devant, je profite d’un paysage vierge et libre devant moi. Magie hivernale est un doux euphémisme, c’est tout simplement trop beau.
En fait il a beaucoup neigé cet hiver, rendant certains passages impraticables. Je suis restée devant un bon moment et sans risque de me perdre car il suffit de suivre la tranchée dans la neige. Gina reprend la tête en arrivant à une allée nous menant vers la cabane à sucre traditionnelle. Nous sommes dans une érablière. 25000 entailles prennent l’eau des érables. Les tuyaux fins créent un véritable labyrinthe de fils bleu pâle. Dans le temps, chaque arbre était entaillé et la sève tombait dans un petit seau. Les employés versaient la sève dans des tonneaux tirés par des chevaux. Ceux-ci faisaient le trajet seuls entre les arbres et la cabane. C’est vers 14h00 que l’écoulement est le plus important et que donc on récoltait. A la cabane, on mettait l’eau d’érable dans une marmite que l’on faisait cuire plusieurs heures. Les chevaux avaient leurs boxes où ils se reposaient jusqu’au lendemain tandis que dans la cabane on travaillait jusque tard dans la nuit.
Aujourd’hui le réseau de tuyaux amène la sève jusqu’à la cabane à sucre et le foyer à bois a été remplacé par du mazout. Plus de chevaux, moins de main d’œuvre, la modernisation est passée par là mais le sirop est toujours aussi bon (et cher).
Nous avalons une soupe, si on peut appeler ça une soupe. C’était mangeable à la fourchette. Et hop on repart aussitôt charger les chevaux et les selles dans le van. Nous partons monter chez des amis pour changer de zone et pour Gina l’occasion de monter avec des amis. Comme ça se passe bien avec Commanche, Gina m’a proposé de la garder, mais la présence de plein de chevaux inconnus l’énerve un peu. Un monsieur conduit un traîneau pour promener sa toute jeune épouse et la petite sœur. Les clochettes ne plaisent pas du tout aux autres chevaux. On en voit revenir sans un cavalier. Ce qui finit d’énerver Commanche. Gina me fait descendre et me donne Nomade plus tranquille. La selle de Gina est super confortable. Je découvrirai en dessellant qu’elle a une doublure en alphagel, ça vaut la peau de mouton argentine.
De retour à la maison nous avons été invités à prendre le café et des cookies. Gina a donné de l’eau chaude aux chevaux. « On prend bien du thé ou du café, pourquoi ne devraient-ils boire que froid ? » On a mis nos chevaux dans des boxes vides après leur avoir mis leurs couvertures pour le voyage et avec Gina on a balayé l’écurie.
Ce sont tous des fanas de chevaux. Bonne discussion même si j’ai juste écouté. C’était sympa d’être ainsi au cœur de leur quotidien. La petite fille fait du patinage artistique et hier elle a gagné un spectacle. Elle nous apporte toutes ses médailles. Nos petits français ont encore du souci à se faire.
Retour à l’auberge. L’amie de Gina qui était partie avec nous est rentrée chez elle. Nous déchargeons les 3 chevaux. Gina me demande si je veux bien décharger le matériel pendant qu’elle sort les chevaux restés au box ce matin. Faut dire qu’à midi nous avons eu 30 minutes pour poser les chevaux, manger et partir. Je range les selles, les couvertures, lave les mors, vais chercher une botte de foin et reprends le balai. Nous quittons l’écurie à 17h40..
Nous partons par la route un moment. J’ai à nouveau Nestley qui n’apprécie pas trop d’être reléguée à la dernière place. Au niveau d’une ferme laitière nous quittons enfin la route pour nous engager dans une allée, idéale pour un beau galop, mais nous n’en ferons qu’un plus tard. Une cabane à sucre est posée au début de l’érablière au bout du champ. Celle-ci n’a pas encore commencé son exploitation, les entailles ne sont pas faites. Et la balade se transforme en jeu du labyrinthe « trouvez la voie praticable ». Obligés de faire demi-tour à tous les sentiers, nous repartons vers la route emprunter une autre piste. J’ai découvert après coup qu’il s’agissait d’une route et non d’une allée. Probablement non essentielle donc non déneigée et empruntée par les ski-doo. Je reconnais l’érablière où se trouve le cabanon du déjeuner.
Nous couvrons les chevaux, leur donnons du foin et des granulés et nous installons pour manger, après avoir enlevé 3 épaisseurs. Le poêle allumé par Gilles qui a apporté le pique-nique chauffe bien. C’est une cabane qu’ils ont retapée, le propriétaire les autorisant à l’utiliser. Ils ont ainsi quelques cabanons à pique-nique pour manger au chaud. Salade de haricots rouges, pois chiches, céleri, tomate… et sandwich fromage chaud grâce au poêle, muffin et pomme.
Il est 16h15, je pars pour une balade à raquettes. Gipsy et Jackson, les chiens, m’accompagnent. La lumière est superbe, je m’éclate à faire de la photo. Les sapins couverts de neige, des arbres, une jolie lumière et pas un chat, enfin deux chiens en l’occurrence. Jackson a dix mois et suit Gypsy comme un fidèle toutou alors qu’il fait 3 fois sa taille. Il y a plein de traces de lapins et ils partent dans tous les sens cherchant sans doute à les débusquer. Retour vers 17h00. Douche et écriture. Le dîner est prévu à 18h30 car à 19h30 nous avons notre cours de danse country à La Guadeloupe. Heeha !
Le soleil brille et le ciel est bleu dès le matin. Il a fait très froid dans la nuit et à 8h00 il ne faisait encore que -25, ça montera à -15 dans l’après-midi.
Je me suis servie un café et suis allée discuter avec Gilles dans la cuisine. L’accès y est normalement interdit mais vu que j’ai utilisé leur salle de bain, j’ai le droit non, je suis de la famille maintenant. On discutait avec Gina et Marie-Hélène, du coup Gina m’a proposé de manger avec elles. Je suis vite allé récupérer mes couverts dans la salle à manger. Délicieuse omelette, confiture d’abricots maison et la douce chaleur de la cuisine et conversation amicale. Marie-Hélène est étudiante en biologie, fait sa thèse de doctorat sur la diversité et comment elle est impactée par les changements climatiques. Je pensais qu’elle était employée mais en fait c’est une amie qui a son cheval en pension ici.
Je pars à l’écurie préparer Paulie. Guy est revenu monter avec nous et travailler Montana récemment arrivée et encore effrayée par plein de choses. Départ par la route, qui est de terre et graviers (et non goudronnée) comme je m’en suis aperçue en allant m’y promener à pied plus tard dans l’après-midi. Voilà pourquoi on trotte dessus sans état d’âme. Mais sous le sable et la glace j’avais un peu de mal à identifier le revêtement depuis le haut de mon cheval.
Super balade sur un sentier le long de la rivière (gelée et couverte de neige). Magnifique ciel bleu. J’ai chaud.
Pique-nique, salade de pâtes au pesto dans une cabane à sucre désaffectée. Fauteuils et poêle, vrai grand confort. Gâteau carottes pécans pruneaux, un régal. Et comme j’ai dit que je n’aimais pas le chocolat chaud ils ont apporté du café avec une pointe de lait (la plupart des gens le boivent ainsi). Gina propose un retour rapide avec des trots par la route ou par les bois mais plus long. Ils optent pour la route. Je ne les comprendrai jamais… Ces américains qui montent à cheval sans galoper et préfèrent une route aux sous-bois…
Retour rapide, puisque c’est l’endroit que nous étions allé vérifier hier en voiture. A 14h30 nous sommes à l’auberge. On s’occupe des chevaux, je passe le balai. Gina et Marie-Hélène doivent aller chercher un cheval et me proposent de les accompagner. La jument en question est dans un centre équestre immense qui organise des spectacles et rodéos. Ils ont des installations superbes toutes en bois, vieille écurie récupérée puis agrandie.
Encore un grand beau soleil dès le matin et un petit -20 avec un maximum de -5 annoncé.
Petit déjeuner céréales au yaourt dans la cuisine. Ils n’ont même pas mis mes couverts dans la salle à manger. Les canadiens ont dû se dire que je leur faisais la gueule…
Je pars sur Commanche avec qui je m’entends très bien. Elle est toujours un peu nerveuse au box, le temps de la calmer et pouvoir finir le pansage tranquillement. Elle ne bougera pas une oreille pendant la balade. Elle a eu un passé difficile, Gina l’a récupérée en mauvais état. On sent qu’elle est sur le qui-vive, mais prête à faire confiance. Elle adore les caresses, répond bien et est super confortable. Les apaloosas sont rares au Québec car très appréciés et donc conservés par leurs propriétaires. Commanche a la crinière et la queue peu fournies propres à sa race mais seulement quelques tâches légères sur les hanches.
Belle rando en sous-bois, trots, galops. Nous sommes allés sur une hauteur pour voir la chaîne des Appalaches. Superbe panorama. Pause à la cabane à sucre et Commanche a réussi à enlever son filet sans qu’on sache comment. D’un seul coup Gina m’a dit « descends de cheval, Commanche n’a plus de filet ». Je n’avais rien senti et elle n’a pas bougé. Vraiment mimi cette jument.
Retour à 12h45. Le temps de desseller, mettre les couvertures il était 13h00 et Gina me dit « tu pars à 13h30 ». Nouveau défi, ça me plaît. Douche express, finition du sac et quand Gina est venue taper à ma porte me dire que le déjeuner était prêt, elle a été soufflée car j’étais prête, mon sac à la main pour descendre. Hi hi, trop forte.
Et voilà, c’est terminé. Je savais que ça passerait vite, beaucoup trop vite. Je reviendrais bien pour l’été indien, à partir du 22 septembre. Le rodéo à St Victor doit être sympa aussi, plus intime que St Tite, et à côté d’ici. A mon arrivée, je recevrai un mail de Gina pour me dire de venir à St Tite et de pouvoir « faire les folles à danser tous les soirs ». Ca pourrait être amusant …
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