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Texas 2017

 

 

Six flags over Texas, spécial réveillon

Lundi 26 Décembre
Départ pour El Paso, via Houston. Nous arrivons de nuit, et à défaut d’avoir beaucoup de paysage à admirer, j’installe ma parka en guise d’oreiller et me laisse bercer par la musique country « oldies » à la radio. Superbe pick-up avec intérieur cuir. Impossible de déterminer à quoi ressemble les alentours, mais le ciel est splendide. Les premiers explorateurs avaient parlé du « big sky », c’est vrai qu’il a l’air immense… mais bien sûr au Texas tout est plus grand !
La guest house est chouette, murs couleur terre et toit en tôle. En fait apparemment ce sont des briques de terre compressée, quant à la tôle elle conserve moins la chaleur que les tuiles et ici la chaleur n’est pas un vain mot. Dès l’aéroport j’ai été frappée par la différence de « déco » par rapport à l’ouest. C’est clair qu’on est en plein « tex-mex ». D’ailleurs à la sortie de la ville Dick nous a signalé les lumières du Mexique de l’autre côté du ruban noir qu’est le Rio Grande. On est vraiment très au sud. La ville la plus proche du ranch, Balmorrhea, dites « Bal’mrê », compte 90% d’habitants mexicains.

Mardi 27
Je suis sortie sur la terrasse avec un café mettre mon calepin à jour, réveillée que je suis depuis un moment. Il fait étonnamment doux, les oiseaux gazouillent, le calme est impressionnant. Autour du ranch, les montagnes, rien à voir avec les grandes étendues toutes plates de l’est du pays.
Kate, notre hôtesse et guide, m’a dit qu’il nous faudrait pousser des vaches cet après-midi, elles sont venues vers la maison, il faudrait les repousser vers le point d’eau. Elles voulaient peut-être profiter du réveillon, ou voir des touristes… après tout les trains par ici doit pas y en avoir… Apparemment il y a des longhorns dans le lot. Ben oui, on est dans leur pays. Je suis trop habituée à l’ouest, il va falloir que je me fasse aux différences de ce coin.
Il n’y a pas un arbre à l’horizon, mais après la tempête de vent de ce matin, ça n’est pas si surprenant. Normalement ce type de tempête a lieu en mars, ici comme ailleurs la météo est détraquée. Le Texas a connu une dizaine d’années de sécheresse terrible. Et quand la pluie est revenue, les gens ont vu pousser des fleurs qu’ils n’avaient jamais vu. La région est quand même très désertique. On est en plein hiver donc côté végétation évidemment il n’y a pas grand chose à voir. Je découvrirai ce que sont les fameux « mesquite », des buissons aux épines redoutables.
La maison est alimentée en eau par un puit creusé à 200 pieds dont l’eau est tirée par une éolienne. On en verra souvent tout au long de la semaine. La plupart sont là depuis les années 30 et tournent toujours fidèlement. L’eau est excellente nous dit Kate.
Sur Pusher, un Tennesse Walker, je teste l’allure spécifique du 4 temps. Ca fait bizarre. Très confortable, rapide, assez perturbant en fait au départ, il faut être assez précis dans ses commandes pour ne pas être en amble ou passer au trot. Je pensais que ça serait comme un pas rapide, mais les appuis des quatre pieds sont beaucoup plus marqués. Le Tennessee Walker est une race développée par les grands propriétaires terriens du sud qui voulaient pouvoir se déplacer rapidement sur leurs exploitations mais sans trotter ou galoper car c’est salissant et fatiguant. La race a été développée en croisant des « pacer » (marcheurs amble) et des trotteurs.
Kate nous initie à la technique Alexander. Impossible à expliquer, à saisir vraiment au début. Frédérik Alexander, était un australien du siècle dernier, acteur qui a rencontré des difficultés de voix se retrouvant aphone et donc ne pouvant jouer. A force d’études sur lui-même il a fini par découvrir que cela provenait d’un mauvais positionnement de sa tête, et donc de son dos. A partir de là il a développé ce qui est devenu la technique Alexander. L’idée de base est que toute notre attitude est conditionnée par le positionnement de notre tête. Il faut avoir la tête relevée, en avant sur la dernière cervicale. A partir de là il faut relâcher tout le dos jusqu’au coccix. Pour s’asseoir –puisque c’est à ça qu’on va arriver au niveau du cheval- comme pour le reste, c’est notre tête qui doit initier et diriger le mouvement. Avec un exercice tout simple, s’asseoir et se relever d’une chaise, on s’aperçoit vite que c’est rarement le cas. Dans mon cas au lieu d’avoir la tête en avant, je l’ai carrément en arrière et malgré les mains de Kate qui essayaient de me maintenir en place, je poussais pour garder mes réflexes. De fait, s’asseoir en gardant le dos aligné avec la tête donne l’impression d’être complètement penchée. L’autre point consiste à être assis sur ses ischions, le bassin légèrement vers l’avant afin de ne pas creuser les reins. Je vais essayer de penser à cette histoire de tête et de bassin, j’aurai peut-être moins de pincements au niveau de mon cou.
Ce matin avant que les autres n’arrivent, Kate nous a montré comment elle travaille en longe avec un cheval. En l’occurrence, elle cherche à désensibiliser un cheval chatouilleux qui supporte mal qu’on le touche. L’idée de base est simple : de la patience et faire rechercher naturellement à l’animal son confort. Elle alterne donc pression et relâchement, « je montre, je montre, je dis », puis dès que le cheval répond on relâche immédiatement et on récompense d’une caresse. Les « good boy » sont légion et utilisés au quotidien sur tous ses chevaux qui apprécient autant cette phrase qu’un sucre. Mardi en travaillant mon cheval je sortirai un « good boy » avec un tel accent américain que les filles me chambreront toute la semaine. Car pour ce qui est des accents ici, on est vraiment au fin fond du Texas. Nous avons souvent du mal à comprendre Dick.
Le paysage est chouette. C’est « montagneux », disons de grosses collines désertiques. Des buissons, épineux ou non, et des cailloux. Ca fait vraiment penser à ces westerns où l’on voyait les cow-boys parcourir des étendues de « rien ». C’est assez drôle car je suis en train de lire un livre qui se passe au Texas et j’en saisi d’autant mieux l’atmosphère.
Le temps de desseller et mettre les chevaux au pré, il est 18h15. Nous avons rendez-vous à 19h00 pour dîner chez Kate. Juste le temps d’une douche et direction le ranch, construit dans le modèle local : briques de terre et toit en tôle, muret extérieur en pierres (comme les clôtures mexicaines qui sont également nombreuses dans la région). En toute honnêteté, je ne trouve pas l’architecture extraordinaire. Mais bon, moi si ça ne sont pas des rondins de bois… La décoration à l’intérieur est sympa. Le Steinway de Kate trône dans un coin et lui pose de sérieux problème. L’air est très sec, il lui faut donc un humidificateur, qui est en panne, et d’où faire venir un accordeur ? Des rayonnages de livres et des chevaux sur les étagères.
Dîner succulent de beef brisk, viande de boeuf cuite pendant des heures, haricots rouges, style chili, salade verte, salade de pommes de terre et tarte aux pêches, le célèbre « peach cobbler ».

Mercredi 28
Les adults se sont levés un peu plus tôt ce matin. Quelques croissants et biscuits plus tard, le petit déjeuner pris, les gamins debout, Dick nous apporte du pain, du jus d’orange et la bière que nous lui avions commandée hier.
Le programme pour la journée : matin théorie et technique, après-midi vaches et balade.
Kate installe du matériel pour nous faire tous passer en technique Alexander : chaise, botte de foin, selle sur un tréteau et chevaux sans selle. Kate prend chacun d’entre nous en main pour bien faire comprendre l’importance du positionnement tête en avant et relevée, dos bien détendu, bassin dans le prolongement, du coup les jambes pendant naturellement. A cru sur le cheval on sent bien le déplacement. Elle nous a également fait faire un petit exercice pour comprendre l’importance du positionnement du bassin sur le dos du cheval. A quatre pattes, une personne simule le cheval, tandis que l’autre s’assoit sur son dos. C’est impressionnant la différence que l’on ressent quand la personne est assise bassin en avant ou en arrière. C’est sûr que pour le cheval ça change tout. D’une position très désagréable, où l’on a l’impression que les os du bassin labourent le dos, on passe une position très confortable, avec le poids mieux réparti. Nous sellons nos chevaux pour travailler en technique western.
Nous remontons en selle pour rassembler les vaches venues au ranch. Il y en a une dizaine et ça ne devrait pas poser trop de problèmes. Nous rassemblons les bêtes et les poussons sur le chemin. Garance s’aperçoit qu’un petit veau est resté couché et caché dans les buissons, Kate part le chercher tandis que nous arrêtons le reste du troupeau pour attendre son retour. Nous finissons par abandonner les vaches auprès d’un point d’eau et partons nous balader. Sur l’éolienne un couple de faucons a installé son nid. Je plaisante en disant que c’est un fainéant : il peut utiliser les marches s’il ne veut pas voler pour monter dans son nid… désolée. Le paysage est superbe. Des collines de mesquite et autres buissons épineux, les chevaux n’arrêtent pas de faire des zigzags pour éviter les plus méchants. Nous longeons une clôture et suivons les collines qui montent et descendent. C’est assez impressionnant. Du haut des collines, la vue est splendide, au loin on voit les prairies toutes plates.
Ce matin José, ravi de pouvoir parler avec quelqu’un en espagnol m’a aidée à préparer Shane. Dick était de la partie et forcément m’a demandé si j’étais mariée. A ma réponse il m’a dit qu’il me trouverait un cowboy texan et José d’ajouter samedi. Sur le coup, je n’ai pas trop compris pensant au réveillon, mais samedi nous allons récupérer du bétail avec des cowboys voisins. Tout s’éclaire… Aux abords d’un étang nous courrons après une famille de sangliers avec une flopée de petits et nous voilà partis au galop parmi les buissons. Epique, car à défaut de pouvoir zigzaguer, les chevaux sautent par dessus les buissons les plus désagréables. Je ne m’y attendais pas ; je n’ai pas sauté depuis un moment, j’ai perdu mes étriers plus d’une fois et bien cru que j’allais me ramasser, mais c’était plutôt rigolo.
Kate nous propose d’avancer au 4 temps. C’est terriblement confortable et on avance vite. A proximité de l’écurie, nous croisons un groupe de daim et un faucon posé sur un rocher. Il y a vraiment des animaux partout. Les serpents à sonnette sont également nombreux dans la région. Kate a eu des soucis avec trois chevaux qui ont été mordus. Je me dis qu’avec l’hiver ils hibernent, mais avec la température radoucie Kate nous dit que certains sont réveillés. Gloops…

Jeudi 29
Nous voilà partis. Nous passons la matinée à slalomer entre les buissons et les fossés et je découvre toute la richesse de l’éducation de Jitt, mon nouveau cheval. Il répond parfaitement à la voix, le moindre claquement de langue ou de bisou et il part. Mieux, alors que je pensais qu’il partirait comme un fou au galop étant donné la façon dont je l’ai vu chauffer avec Rémy, il respecte parfaitement les ordres au galop. Ralentissant sans aucun souci, passant à un petit galop rassemblé génial et s’arrêtant au « hold ».
De grandes prairies plates entourées de collines nous entourent. Côté végétation ce sont des arbustes bas de sauge, de créosote, de mesquite. Je me dis que c’est comme la pampa : encore un coin sans toilettes pour les filles ! Et puis, où attacher son cheval quand on veut s’arrêter ? Nous observons longuement un troupeau de mule deer, dont deux mâles aux bois superbes. Ils profitent du point d’eau et sont quelque peu ennuyés que nous soyons venus les interrompre.
L’après-midi nous sommes sur les collines, et nous repassons près du point d’eau où nous avons laissé les vaches hier. Il fait chaud et un petit bain est bien tentant. Elie décide de se jeter à l’eau. Evidemment elle est froide. Par contre il fait peur aux chevaux qui n’ont pas l’habitude de voir quelqu’un nager dans leur abreuvoir (ça me rappelle Lucky Luke). Résultat le cheval d’Ellie prend peur et casse ses rênes avec lesquelles Ellie l’avait attaché à l’éolienne. Nous leur rappelons qu’il ne faut jamais faire de noeud avec les rênes mais un simple noeud mort. Rémy se colle à la réparation de la rêne et je sors la ficelle de mes fontes. Je vous dis, à nous deux, nous faisons une équipe gagnante. Les réparations terminées et quelques clichés plus tard nous partons en direction du ranch voisin.
J’essaie vraiment de mettre en pratique le peu de technique qu’elle nous a donné en Alexander et j’ai effectivement l’impression d’être mieux en selle. En tout cas j’ai plus conscience de ma position, peut-être tout simplement parce que j’y fais attention contrairement au reste du temps, où je suis juste assise et attentive à tout ce qui se passe autour de moi, sauf à mon cheval et à mon assise… Ceci dit, difficile d’expliquer pourquoi et comment, mais je souffre beaucoup moins des genoux que d’habitude, d’accord, on monte aussi moins d’heures.
Dîner tex-mex avec chili et tamales (je n’en avais pas mangé depuis mon séjour au Mexique il y a… 17 ans !), brownie (délicieux) et glace. Discussion animée sur le travail de Rémy et ses circuits. …

Vendredi 30
Au programme de ce matin, travail à la longe à pied.
J’ai repris Jitts pour travailler au sol avec des résultats mitigés. Tout ce qui était désensibilisation et acceptation de l’humain n’a posé aucun problème. L’exercice consiste à toucher le cheval à la main puis à la corde partout sans qu’il ne réagisse, voire se désintéresse de qu’on lui fait car il est confiant.
Les autres exercices consistaient à le faire reculer en appuyant le majeur et le pouce de chaque côté du chanfrein, en appuyant plus à droite ou à gauche selon le postérieur que l’on veut faire reculer ; faire croiser les antérieurs en se plaçant sur le côté du cheval et appuyant derrière la mâchoire et derrière l’épaule, il s’agit de faire alterner les pressions pour éviter qu’il ne recule. A chaque fois que le cheval répond, on caresse pour féliciter.
Exercice suivant plus compliqué : faire marcher le cheval en crabe sans le toucher. On utilise ses bras pour donner des ordres au niveau des hanches et des épaules en se positionnant face au côté du cheval.
En se plaçant au niveau de la tête on utilise le bout de la longe pour « viser » les postérieurs et obtenir qu’il les déplace, pivotant ainsi sur l’avant main.
Le faire reculer d’un mouvement mouvement de l’index après avoir capté son attention en disant simplement « back », si le cheval ne répond pas on accentue la pression en secouant la longe de droite à gauche et de plus en plus fort. Au bout du compte l’anneau d’attache finit par le taper et donc il recule. L’idée est toujours la même commencer par un geste tout doux qui s’accentue jusqu’à obtention de la réponse de façon à ce qu’au bout du dressage, le cheval réponde tout de suite, comme toujours pour éviter l’inconfort. Mais jamais on ne punit ou ne frappe. On reprend simplement les gestes avec patience.
Pour le faire revenir on se penche légèrement vers l’avant et on plie sa main vers soi en lui disant « come ». S’il ne répond pas, on tire doucement sur la longe pour le faire venir.
Dernier exercice, le faire tourner à la longe, simplement en ouvrant le bras et lui indiquant la direction de par sa position, en regardant vers où on veut qu’il aille.
Pour ces exercices on travaille avec un licol américain à noeuds, appelé hackamore et une corde plus ou moins longue. On utilise également une sorte chanvrière dont la lanière est en corde avec un bout en cuir. La chanvrière sert uniquement à rallonger ses bras et non à punir. On ne l’utilise que lorsque les ordres plus doux n’ont pas été écoutés. L’idée est toujours la même : faire rechercher le confort au cheval. Plus il obéit vite, moins il aura d’inconfort à subir. L’étape suivante de ces exercices est d’obtenir exactement les mêmes réponses du cheval, mais sans longe, tout en liberté avec uniquement les gestes des bras et la voix. Croyez-moi, voir Kate faire tourner son cheval à la longe sans longe est tout de même sacrément impressionant.
Nous sommes allés nous promener dans le ranch du voisin, profitant des chemins de sable pour galoper. Nous sommes rentrés assez tard avec le coucher du soleil et le rafraîchissement des températures. Personne n’avait pensé à prendre une veste et Rémy m’a regardé surpris « tu n’as pas pris de veste », « non, mais j’ai un tee-shirt à manches longues sous ma chemise, » « ah, je me disais aussi… ». Hihihi, il me connaît le bougre.
Succulent dîner de ribs et patates et brownies. J’ai trop mangé, je suis à nouveau barbouillée. Il faut que je fasse attention sinon le dîner du réveillon va être un fiasco. Demain on rassemble le bétail. Les cow-boys seront là à 7h00. Va falloir se lever aux aurores… comme les vrais cow-boys. Je vais avoir fière allure avec mon cheval qui me fait du pas espagnol en plein convoyage. La cow-girl la plus élégante de l’ouest… Tiens pour la peine je mettrai mon jean propre.

Samedi 31
Kate nous avait prévenus que les cowboys venaient de bonne heure. Du coup, je me suis levée à 6h30, toilette rapide et préparation du café. Le cowboy du ranch voisin arrive avec sa fille et partage un café avec nous (à mon avis il l'a trouvé un peu costaud, il en a viré la moitié). Direction l'écurie où les cowboys sont déjà arrivés.
Nous voilà partis. Nous sommes une quantité assez imposante. Nous, Kate, Bill et son père Jack, Windel (au moins 300 ans), Jimmy, José et Willy, l'as du lasso. Kate nous réparti en petits groupes associés à un cowboy. Avec Marie-Françoise nous suivons Jack, un vieux monsieur qui ne comprenait pas un traitre mot à ce que nous disions… et nous pas davantage. On a quand même réussi à parler un petit peu. Apparemment il a vécu en France étant jeune. Il était dans l'armée, je n'ai pas réussi à savoir à quelle période. Il ne m'avait pas l'air assez vieux pour avoir fait le débarquement ! Balade sympa en surveillant les terres à la recherche du bétail et nous finissons par en trouver un gros groupe à proximité du point d'eau. Nous commençons à faire descendre celles sur les hauteurs et assez vite les autres nous rattrappent. On voit Jack partir au galop, âgé peut-être mais quelle assise ! Pause au niveau du point d'eau pour les laisser boire et nous nous mettons sur le chemin les encadrant bien pour qu'elles restent sur le chemin. Kate vient me dire que l'un des cowboys a dit que je "faisais une « good hand », sacré compliment. Hihihi, mes différents convoyages auront servi à quelque chose. Jitts se tient impeccablement bien n'ayant essayé de trottiner qu'à peu d'occasions. Retour en colonne. "Ladies". Fille du voisin avec sa bombe gache les photos. Willy s'entraîne au lasso et est époustouflant. Nous explique qu'il a commencé à l'âge de 3 ans !
Une fois terminé, le voisin nous propose d'aller visiter son ranch, en haut dans la montagne. En fait c'est leur maison secondaire, ils vivent en ville. Ils ont une vue extraordinaire sur la vallée, mais ça se mérite, près de 20 minute de piste où l'on roule à 5 miles à l'heure quand on ne fait pas du surplace parce que les roues patinent.
Le ranch d'origine a été bâti en 1926, puis a servi d'hôtel avec des bungalows, un lac. Les daims viennent brouter dans le parc. Puis le bâtiment principal a été réaménagé en maison particulière. Les 26 chambres démontées pour faire une maison d'habitation immense. La colline devant la maison gênant la vue, la propriétaire l'a fait sauter à la dynamite. Elle a passé sa vie à aménager le jardin alors même qu'elle était restée veuve. Elle a maintenant été rachetée par le monsieur qui s'est invité pour le rassemblement des bêtes : "ah oui, vous rassemblez les bêtes ? Ben alors on vient." Ses parents retraités apparemment y habitent en permanence, dans le bâtiment principal, lui avec son épouse et enfants dans un autre bâtiment superbe également, mais plus petit. L'air ici du fait de l'altitude est beaucoup plus frais et il y pousse des arbres. En été ça doit être particulièrement agréable. Par contre, ici encore moins qu'en bas, mieux vaut ne pas oublier ses allumettes… Ce qui nous épate le plus est que les premiers propriétaires aient eu le courage de venir s'installer là-haut, au milieu, vraiment pour le coup, de nulle part, pour monter un projet qui aurait pu ne pas aboutir. Là tient probablement la différence avec le peuple américain : il n'a pas peur de relever des défis, quitte à se planter. Nous sommes beaucoup plus conservateurs, prudents, moins téméraires. Et puis bon, j'aime bien le calme, mais là c'est de la vie d'ermite ! Déjà Kate, je trouve qu'elle est bien seule… Ce qui explique peut-être qu'elle m'ait autant répété de rester, c'est sûr qu'avec une amie sur place la vie serait un peu moins isolée.
Retour au ranch pour une toilette bien mérité et dans mon cas un petit effort sur l'habillement. Après tout ce soir on change d'année, si je ne me pomponne pas un petit peu. Qui sait. Peut-être vais-je trouver le fameux cowboy promis par Dick. Et puis bon, je n'ai pas apporté mon jean à paillettes et ma chemise texane pour rien!!
On va dîner dans un vrai restaurant tex-mex. J'avais bien ciblé en choisissant ma chemise. Rémy me fait d'ailleurs remarquer que les hommes ont sorti leurs beaux chapeaux, il s'y attendait.
Au menu chicken fried steak (ou caille), spécialité locale, avec pomme de terre au four, salade et black eyed peas, sensés apporter la fortune pour le nouvel an (l'équivalent de nos lentilles finalement) et peach cobbler en dessert.
Les cowboys qui ont travaillé avec nous ce matin sont là avec les épouses. Nous passons ensuite dans la pièce à côté, avec une piste de danse et DJ mexicain qui alterne titres country et mariachi. Bonne année !

Dimanche 1er janvier
Aujourd'hui nous allons nous balader dans le ranch d'une voisine mais pour gagner du temps nous prenons les vans pour emmener les chevaux. Elle en a deux. Un ouvert, traditionnel cowboy, dans lequel on peut monter les chevaux sellés ; un autre plus classique de chez nous avec rampe et où les selles sont installées à l'avant dans une pièce prévue pour les longs déplacements (petit lit et tout).
Le vent s'est à nouveau levé, mais il fait beau et la surchemise s'avère suffisante. Je suis bien contente de ma "nouvelle tenue". Le tee-shirt à manches longues sous la surchemise c'est un bon compromis. Chouette balade complètement désordonnée car Kate a fait les repérages en voiture et a du mal à se retrouver sur le plan qu'elle a tracé. On sillonne sur les petits sentiers entre les collines, certains peut-être faits par des cavaliers mais plus sûrement par le bétail et les animaux dans leurs déplacements. Les animaux ne sont pas fous, si un sentier est fait et permet d'accéder à l'eau plus facilement pourquoi se compliquer à passer par des endroits différents à chaque fois ?
Nous allons jusqu'au vieux ranch de la propriété, à l'abri du vent entre deux collines, les ruines témoignent du passé. Et comme souvent je me demande comment les gens ont pu s'installer dans des coins aussi inhospitaliers et déserts.
Retour tardif après le coucher du soleil. Le temps de décharger les chevaux et le matériel il est presque 19h00.
Dîner succulent chez Kate, jambon rôti à l'ananas, salade, légumes. Kate chambre Rémy qui a faille brûler les légumes, "bon je suis viré". Mais elle le réengage car sa salade est très bonne… Champagne avec un pecan pie extraordinaire.
. Et voilà une semaine de passée, une nouvelle année et quelques trucs acquis au contact de Kate. Je n'aurai vraiment pas perdu mon temps.