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Les cowboys, du nord au sud des Amériques, ont tous la même origine et la même finalité : le travail du bétail à cheval. Évidemment avec le temps, des différences sont apparues et les cultures locales ont fait évoluer les choses et les mœurs. Nous allons essayer de vous en présenter ici les grandes lignes.

 

 

Les cowboys des Etats-Unis

John Wayne est probablement le cowboy le plus célèbre de tous les temps. Et même s'il n'était qu'un acteur –avec plus de présence et de charisme que de véritable talent-, il a façonné l'image du plus grand mythe équestre du monde.
Pourtant il n'y a pas un mais plusieurs cowboys. Du cowboy texan à celui de Floride en passant par le Paniolo d’Hawaï, chaque région a développé sa culture en fonction de ses besoins et de sa situation. Et même si Darwin ne s'est pas penché sur la question, l'environnement, l'évolution ont façonné ce bouvier, ces garçons (la plupart était des gamins) chargés de s'occuper des troupeaux de bœufs indispensables pour une population toujours grandissante dans un pays en construction.

 

Les Californios
Dans le nord du Nevada, les cowboys sont appelés Buckaroos. Le terme buckaroo vient de l’espagnol vaquero. La tradition buckaroo trouve ses racines chez les Californios.
Les Californios étaient des colons de langue espagnole de Haute Californie, d’abord possession espagnole puis mexicaine, bien avant l’annexion par les Etats-Unis en 1848. Les Californios étaient de descendance espagnole et mexicaine, vivant autour des missions établies par l’église catholique. Dès 1830 les Californios se sont différenciés des mexicains en s’attribuant des terres après la dissolution des missions mais la découverte de l’or en Californie les fera disparaître vers 1850. Certains descendants se réclament encore Californios mais il est difficile de différencier à l’heure actuelle leur culture de celle des mexicains. Si leur histoire est peu connue, au moins un californio a laissé sa marque dans l’histoire. Il se faisait appeler Diego de la Vega, mais était plus connu son le nom de… Zorro !


Le Buckaroo de Californie
Le Vaquero, cowboy espagnol ou mexicain, qui travaillait les jeunes chevaux, a vu le jour en Californie et sur les territoires proches pendant la période coloniale espagnole. Les colons américains n’arrivèrent en Californie qu’après la guerre Américano-mexicaine, la plupart étant des chercheurs d’or plutôt que des ranchers, laissant donc cette tâche aux espagnols et mexicains restés en Californie. Le vaquero ou buckaroo était considéré comme un travailleur hautement qualifié, qui restait généralement dans le ranch où il était né et où il faisait vivre sa famille. Par ailleurs la météo de Californie, très différente de celle du Texas, permet un pâturage plus intensif (par opposition à « l’open range »). De même la vente des animaux se faisait essentiellement sur place sans besoin de déplacer les troupeaux. La culture cowboy de Californie et du nord-ouest a donc gardé une influence espagnole plus forte qu’au Texas.
Les cowboys de cette région furent appelés buckaroos (déformation de vaquero) par les colons anglais. Le terme continue à désigner les cowboys du Grand Bassin, d’une partie de la Californie et quelques zones du nord-ouest.
Le “look” Buckaroo inclut la moustache, le chapeau “old style”, la chemise avec un gilet, des bottes travaillées portées généralement au-dessus du pantalon.

Le cowboy Texan
Au début des années 1800, la couronne espagnole, puis le Mexique, offrit des terres dans ce qui allait devenir le Texas à des colons des Etats-Unis. En 1821, les premiers anglo-saxons arrivèrent dans cette communauté espagnole. Suite à l’indépendance du Texas en 1836, encore plus d’américains arrivèrent sur les zones de ranch du Texas. Ici les colons furent fortement influencés par la culture vaquero mexicaine, empruntant leur vocabulaire et tenues, mais aussi leurs traditions et culture de travail du bétail. Le cowboy texan était généralement un célibataire qui vendait ses services d’une saison à l’autre.
Après la guerre, la culture vaquero s’étendit vers l’est et le nord, se combinant aux traditions de l’est qui se développa tandis que les colons partaient vers l’ouest. D’autres traditions ont vu le jour comme le déplacement du bétail massif mis en place pour atteindre les voies ferrées du Kansas et du Nebraska.
La tradition du cowboy texan tient donc ses racines d’une combinaison de cultures différentes, ainsi qu’à l’adaptation à la géographie et climat de l’ouest du Texas et le besoin de déplacer les animaux sur de grandes distances.

Le « cowhunter » ou « cracker cowboy » de Floride
Le cowboy de Floride des 19ème et début du 20ème siècle est également différent de celui du Texas ou de Californie. Les cowboys de Floride n’utilisent pas le lasso pour attraper le bétail. Leur outil principal est le fouet et les chiens. Les animaux, vaches et chevaux, de Floride sont petits. La vache native de la région pesait en moyenne 300 kilos, avec de longues cornes et de grands pieds. Les cowboys n’ayant pas besoin d’une corne pour leur lasso, la plupart n’utilisaient pas de selle western, préférant les selles McClellan. Si certains portaient de hautes bottes pour se protéger des morsures de serpents, la plupart portaient des brogans (sorte de bottine militaire). Ils portaient des chapeaux de paille bon marché et des ponchos pour se protéger de la pluie.
Le bétail fut introduit en Floride à la fin du 16ème siècle. Pendant le 17ème les propriétaires des ranchs étaient des espagnols qui approvisionnaient les garnisons espagnoles et Cuba. Ceux-ci faisaient appel à quelques vaqueros espagnols, mais la main d’œuvre était surtout indienne. Les maladies et les guerres finirent par mettre fin aux ranchs espagnols au début du 18ème siècle. Les indiens commencèrent alors à rassembler le bétail abandonné mais ils furent déplacés par le gouvernement américain au 19ème siècle. Au milieu du 19ème les blancs géraient de grands troupeaux sur les espaces ouverts de Floride du sud et du centre. Ces troupeaux devinrent critiques lors de la guerre de sécession, un groupe militaire étant formé pour les protéger des raids des soldats nordistes. Après la guerre, les troupeaux de Floride étaient essentiellement destinés aux marchés du Golfe du Mexique et de Cuba.

Le Paniolo Hawaïen
Le cowboy hawaïen est un descendant direct des vaqueros de Californie et du Mexique. Le terme serait une hawaïenisation du terme “espagnol”. Ceux-ci tirent donc leur tradition des vaqueros mexicains.
Au début des années 1800, les quelques bêtes offertes au roi d’Hawaï s’étaient multipliées de manière astronomique créant de réels problèmes sur l’île. En 1812, un marin installé sur l’île obtint l’autorisation de capturer les bêtes en liberté et de développer une industrie du bétail.
A l’origine, la tradition hawaïenne de ranching consistait à capturer les animaux sauvages en les conduisant dans des trous creusés dans la forêt. Une fois les animaux quelque peu calmés par la soif et la faim, des rampes permettaient leur sortie. Ils étaient attachés par les cornes à celles d’un animal dressé et conduits vers les paddocks où ils trouvaient de l’eau et du fourrage.
Lors d’une visite en Californie (encore mexicaine à l’époque) en 1832, le roi d’Hawaï fut impressionné par les dons des mexicains et en invita quelques-uns à venir enseigner le travail du bétail. Encore aujourd’hui, l’équipement traditionnel du paniolo reflète l’influence de l’héritage vaquero. La selle hawaïenne traditionnelle, la noho lio, ainsi que de nombreux outils sont clairement d’influence mexicaine/espagnole et de nombreux ranchs portent encore le nom des vaqueros qui ont épousé des femmes hawaïennes et sont restés sur place.

Hollywood a façonné notre image du cowboy, allez au-delà des clichés et lors de votre prochaine visite aux Etats-Unis essayez de discerner le vrai du faux !